Crimes et délits : les empreintes digitales

Le corps humain présente plusieurs zones où se trouvent des crêtes papillaires : la paume des mains, les doigts ou la plante des pieds. Ces crêtes papillaires sont en relief sur la peau et peuvent laisser des marques sur des supports. On parle de traces ou d’empreintes :

la trace est la marque, visible ou invisible, laissée par les crêtes papillaires sur un support. Lorsqu’un malfaiteur manipule un objet sur les lieux d’un délit ou d’un crime, il peut laisser des traces digitales (doigts) ou palmaires (paumes).

l’empreinte est le résultat de l’apposition complète des crêtes papillaires après encrage de celles-ci. Les empreintes d’un délinquant sont prélevées lors des opérations de signalisation effectuées dans les locaux de police.

Les traces et les empreintes digitales répondent parfaitement à deux objectifs de la police scientifique : la reconnaissance des emprunts d’identité ou l’identification des récidivistes et l’identification des malfaiteurs à partir de leurs traces laissées sur les lieux d’un crime.

Mais comment classer des empreintes digitales et identifier un récidiviste ? Avons-nous tous des empreintes digitales différentes ? Quelle est la composition d’une trace digitale ? Comment révéler une trace digitale et comment l’exploiter ? Toutes ces questions se sont posées au cours du siècle dernier et ont donné naissance à la dactyloscopie (étude du dessin papillaire des doigts).

Il existe trois types de traces papillaires :

• les traces papillaires visibles : ces traces sont directement visibles sans apport extérieur. Ces traces papillaires sont directement photographiées sous des éclairages adaptés pour leur exploitation.

• les traces papillaires latentes : ce sont des traces invisibles à l’œil nu qui sont le résultat d’un dépôt de sueur et autres composés présents sur les crêtes papillaires. Dans de nombreux cas, les traces seront observables uniquement après l’utilisation d’une technique de révélation (vapeurs de cyanoacrylate, bain de ninhydrine, poudre dactyloscopique…).

• les traces moulées : ces traces en trois dimensions sont le résultat de l’apposition des crêtes papillaires dans une surface malléable. La trace est visible à l’œil nu mais il faut réaliser un moulage pour « prélever » la trace.

Les caractéristiques des dessins papillaires.

Les dessins papillaires sont formés par des crêtes présentes sur l’épiderme en surface de la peau. Ces crêtes papillaires sont l’exacte projection du dessin présent en profondeur sur le derme. Les crêtes sont entourées par des papilles, elles-mêmes reliées à des terminaisons nerveuses qui nous procurent le sens du toucher. Entre les crêtes se trouvent les sillons (creux). Cette alternance de crêtes et de sillons forme les dessins papillaires. Au centre des crêtes, les pores rejettent les sécrétions des glandes sudoripares situées dans le derme.

Les dessins digitaux ont trois caractéristiques principales

• Ils sont individuels : il est admis que tous les êtres humains possèdent des dessins digitaux différents. Les jumeaux monozygotes ont aussi des empreintes digitales différentes (en revanche ils possèdent un ADN identique).

• Ils sont immuables : le dessin digital ne change pas depuis sa formation lors de la vie intra-utérine jusqu’à sa destruction lors de la putréfaction du corps.

• Ils sont inaltérables : les dessins digitaux prennent leur origine dans les couches profondes du derme et lorsque survient une destruction superficielle de l’épiderme, les dessins digitaux se reforment à l’identique lors de la cicatrisation.

L’identification par les empreintes digitales s’est aussi développée du fait de sa facilité de mise en œuvre. La comparaison et l’identification entre deux empreintes digitales de bonne qualité se fait en quelques secondes pour un dactylotechnicien entraîné.

Enfin, le procédé d’identification par les dessins papillaires garde tout son intérêt en criminalistique du fait que chaque individu, lorsqu’il manipule un objet, laisse des dépôts identifiables par les dessins papillaires. Les techniques de révélation qui se sont développées au cours des dernières décennies permettent de révéler ces traces sur des supports difficiles comme le papier, le bois ou même la peau.

Les types de dessins digitaux et leurs classifications

Il est admis que nous possédons tous des empreintes digitales différentes et que la variété des dessins est immense. Pour une population mondiale de 8 milliards, cela fait 80 milliards d’empreintes digitales différentes ! Une empreinte digitale peut être divisée en quatre zones : centrale, basale, distale et marginale.

Comment identifier l’auteur d’une trace digitale ? Sur quelle base peut-on affirmer avec certitude qu’une personne est à l’origine d’une trace digitale ? En France, les dactylotechniciens qui trouvent douze minuties concordantes et aucune discordante entre une trace et une empreinte peuvent affirmer avec certitude qu’un individu est l’auteur d’une trace digitale. Des « rapprochements » peuvent aussi être effectués avec des traces qui ne comportent pas les douze points caractéristiques. Les traces papillaires qui ne comportent pas les douze minuties peuvent être conservées et exploitées par les services de police scientifique locaux contrairement au Fichier Automatisé des Empreintes Digitales (FAED) qui traite uniquement les traces comportant au moins douze minuties.

Le Fichier Automatisé des Empreintes Digitales (FAED) a été créé officiellement par le décret du 8 avril 1987. Ce fichier permet le traitement automatisé des traces et des empreintes digitales par les services de police et de gendarmerie. La finalité de ce fichier est de détecter les usurpations d’identité sur le territoire national et d’identifier les traces digitales relevées sur des scènes d’infraction en optimisant le délai de traitement.

Numérisation directe des empreintes d’un individu

Les empreintes digitales et palmaires sont conservées 25 ans alors que les traces révélées sur les lieux d’infraction sont conservées durant la durée de la prescription (3 ans pour les délits et 10 ans pour les crimes). En août 2011, le nombre d’individus enregistrés dans la base est passé à plus de 4 millions. Ce fichier permet actuellement la résolution de plus de 1000 affaires par mois.

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